La France et l'Algérie, le Japon et le Brésil, voilà deux couples migratoires propices à la comparaison. Sans faire d'analogies entre la structuration de leurs situations migratoires respectives, il s'agit de faire place, dans l'analyse, au double regard permettant de saisir à la fois les réalités de la société d'accueil et celles de la société d'origine. Le retour des Nippo-Brésiliens au Japon, puis leur départ à nouveau vers le Brésil n'est pas sans rappeler les parcours des Algériens entre la France et l'Algérie.
Le Japon est loin d'avoir une image de pays d'immigration. Depuis les années 1980, malgré un récent infléchissement des flux migratoires, la société japonaise n'échappe pas aux débats polémiques sur l'ouverture ou non des frontières et sur l'identité nationale. Ce dossier analyse cette situation émergente en soulignant la forte augmentation du nombre de résidents étrangers depuis vingt ans qui affecte surtout les grandes métropoles industrielles entre Tokyo et Osaka
En Asie du Sud-Est, de plus en plus de femmes migrent pour occuper des emplois domestiques notamment à Hong Kong et à Singapour. Au Japon, le poids des discriminations de genre tend plutôt à valoriser le modèle de la femme au foyer. Les métiers domestiques souffrent dans ce pays d'un vide juridique, malgré l'adoption récente d'une convention par l'Organisation internationale du travail.
Depuis la crise de 2008, la situation des résidents latino-américains s'est agravée avec une forte augmentation du chômage qui rend problématique leur intégration à la société nippone. Même les Japonais qui avaient émigré en Amérique latine dans les années 1970 n'ont trouvé en rentrant au Japon au milieu des années 1980 que des emplois précaires, de l'intérim et peu de possibilité d'organiser une ascension sociale.
Depuis le milieu des années 1980, le Japon est devenu une des premières destinations pour les étudiants chinois. Deux raisons à ce nouveau flux : la libéralisation de l'émigration du côté chinois et le lancement en 1983 d'une politique des « 100 000 étudiants étrangers d'ici 2000 » du côté japonais...
Cette contribution répond à deux objectifs : d'une part, présenter un modèle théorique d'analyse des situations complexes du migrant et des politiques migratoires en termes de souveraineté de l'Etat et de citoyenneté ; d'autre part, entreprendre une approche comparative des expériences européennes de reconstruction de la souveraineté et de l'expérience japonaise de la migration. Pour ce faire, l'auteur analyse dans un premier temps la migration mondialisée et les réponses politiques depuis les années 90, puis il présente un modèle théorique d'analyse comparative des politiques d'immigration dans lequel il propose une reconfiguration à plusieurs niveaux du mécanisme de la frontière au Japon : la frontière 1 concerne la fermété flexible contre les immigrés illégaux, la frontière 2 les travailleurs qualifiés et les résidents temporaires, la frontière 3 la segmentation de la demande économique et l'héritage de la guerre et, enfin, la frontière 4 la persistance dans l'imaginaire national d'une nation ethnique.
Analyse de l'évolution de la carte migratoire latino-américaine et caribéenne jusqu'au début de la décennie 2000 : si les modèles migratoires régionaux traditionnels concernent l'immigration en provenance d'outre-mer et son inéluctable épuisement, la migration intra-régionale (avec son intensité modérée et la prédominance féminine) et l'émigration vers les Etats-Unis (qui réunit les trois quarts des migrants de la région), un nouveau modèle migratoire de type extra-régional s'instaure, où les flux migratoires s'orientent vers l'Espagne et le Japon, destinations les plus dynamiques.
Le Japon qui durant la première moitié du XXe avait favorisé l'émigration de ses ressortissants vers le Brésil facilite aujourd'hui le retour de leurs descendants qui ont du mal à s'intégrer.
Deux points essentiels se dégagent de cette étude : la relation entre le rapport au savoir et le positionnement social chez les femmes asiatiques dans une approche plutôt sociologique (psycho-sociologique et socio-clinique) ; les questions posées autour de la situation interculturelle telles que l'acculturation, le problème d'identité, le conflit des valeurs, et la question du retour avec une approche phénoméno-compréhensive. Ces deux approches amènent en fin de compte à réfléchir sur le sens de l'éducation des femmes asiatiques et à leur proposer de nouvelles valeurs qui leur permettront de faire un pas plus confiant dans la direction de leur autonomie et de leur épanouissement.
Contribution à la problématique de l'identité culturelle ou nationale et de l'intégration des étrangers. Refusant d'avoir à choisir entre la voie de l'intégration, conception républicaine et universaliste, et la conception multiculturaliste à l'américaine, l'auteur entrouve une troisième voie : l'intégration des valeurs étrangères et le changement culturel peuvent et doivent se faire volontairement et en dehors de tout point de vue normatif ou idéologique.
Cet ouvrage collectif porte sur les changements identitaires en relation avec les positions sociales des migrants et de leurs enfants dans les sociétés d'installation. La relation entre culture, identité ethnique et position socio-économique est abordée à partir de trois points de vue.La première section concerne le transfert intergénérationnel des identités en migration. Dans les textes qui concernent la famille, sont abordés les thèmes de la négociation culturelle au sein des familles maghrébines en France et de la déconstruction que les filles des migrants Marocains font de la " passivité " traditionnelle de la mariée lors de cérémonies aux Pays-Bas. D'autres travaux de cette section abordent l'ethnicité des descendants des populations indonésiennes et des Indes orientales colonisées par l'empire hollandais (Dutch Eurasians) ayant émigrés aux Pays-Bas après la décolonisation et les activités des associations marocaines de la ville hollandaise de Tiel.La deuxième partie aborde la question du transfert intergénérationnel des positions sociales en analysant - à partir de cas hollandais - les contextes scolaires et professionnels, avec une attention particulière à l'avancement de carrière des jeunes migrants turcs, des Surinamois créoles et des Hindoustanis. Les auteurs ici ont voulu prendre en compte le rôle central de la culture et de la classe sociale en ce qui concerne la mobilité sociale ascendante des groupes d'immigrants.La troisième section analyse les politiques d'intégration des minorités visibles notamment en Hollande. Dans ces analyses les auteurs articulent la position sociale, la catégorisation et l'identité de groupe de différentes populations telles les Marocains de Rotterdam, les enfants des expatriés japonais qui s'installent au Japon au prix d'être stigmatisés comme des Non-Japonais, les jeunes migrantes turques en Belgique.
Durant la Seconde Guerre mondiale, des centaines de milliers de jeunes filles avaient été déportées de la péninsule coréenne pour être livrées aux soldats de l'Armée impériale. Or, pendant presqu'un demi-siècle, cet esclavage sexuel planifié par l'Etat japonais avait été passé sous silence. Outre la destruction systématique des preuves lors de la défaite, ainsi que l'occultation des archives par les gouvernements de l'après-guerre, la difficulté principale était liée au fait que les nombreuses victimes, traumatisées et accablées par un sentiment de honte, ne s'étaient jamais manifestées. Néanmoins, depuis 1991, des milliers de déclarations se sont succédées dans la péninsule coréenne ainsi qu'en provenance de Chine, des Philippines, de Malaisie et d'Indonésie grâce à l'intervention des associations féminines sud-coréennes. C'est par leurs témoignages que l'une des zones cachées de l'histoire de la colonisation japonaise est en train de se dévoiler. Cependant, cette réhabilitation des victimes du Japon impérial survient à un moment où une nouvelle génération de révisionnistes entendent faire renaître la fierté nationale en donnant une vision positive et non "masochiste" de leur histoire. Ce texte a été rédigé afin de retracer les destins croisés de deux femmes coréennes nées au moment de la domination coloniale japonaise et de décrire une forme de racisme institué au nom des nations. Il s'agit de l'histoire de la mère de l'écrivain, fille de paysan ruiné et contraint d'émigrer au Japon ainsi que de Mme Song, victime de l'esclavage sexuel de l'Armée impériale.
Ce rapport présente et analyse les grandes tendances des politiques et flux migratoires dans les pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) et quelques pays non membres. Il met en lumière les modifications législatives importantes intervenues dans certains pays d'accueil, et dresse un inventaire des politiques menées en matière d'intégration des immigrés et de coopération internationale. On trouve également dans cet ouvrage des notes détaillées présentant les principales caractéristiques de chaque pays, ainsi qu'une annexe statistique rassemblant les données les plus récentes sur les populations étrangères ou immigrées, les travailleurs, les flux migratoires, et les naturalisations.
L'auteure s'est efforcée d'intégrer la notion de "réfugié social" dans la définition classique de réfugié politique et économique. De nos jours, même si l'existence de migrants venus en France des pays développés est négligée dans la recherche, l'importance quantitative des étudiants japonais présents en France peut solliciter un questionnement théorique. Les Japonaises ayant un statut d'étudiante dans l'Hexagone semblent dissimuler de cette manière les véritables contraintes qui les ont fait migrer, notamment depuis les années 1980. Ces réfugiées sociales ont décidé de fuir une société dont les normes les oppressaient ou marginalisaient. Elles ont donc voulu "créer" leur vie au lieu de la subir, en menant une existence en dehors de la norme, donc en dehors du Japon.